La découverte du bénévolat en soins palliatifs auprès de malades et de vieillards proches de la mort dans un hôpital de Suisse romande.

Chaque semaine pendant un an et demi, je change de monde en franchissant la porte de l’hôpital. Un an et demi de rendez-vous silencieux ou bavards, d’angoisses, de tristesse et de rires partagés. Le suivi des bénévoles reste balbutiant à l’époque, je tangue seule entre la peur et le désir de rencontrer, d’accompagner, en poussant la porte d’un patient inconnu.

Un prix récompensera ce texte soumis à un concours de l’Institut des sciences sociales de Genève. Sobriété, précision, simplicité; rien ne pèse, ici, malgré la lourdeur des situations évoquées. Le lecteur est conduit sans qu’il y prenne garde à mi-chemin de la réflexion et de l’émotion pure; bien des fois il est amené à suspendre sa lecture, prenant conscience en profondeur de ce qui le relie lui-même à l’humanité blessée.